Red encantada (Mx)/ Réseau (Mtl)
La Clínica, Mexico D.F., 2011
Galerie B-312, Montréal, 2012
« Brouillant les frontières entre artificiel et vivant, l’interactivité permet de développer l’expérience de Réseau dans le temps. »
— Mathieu Ménard, Galerie B-312
La genèse de cette œuvre est un ensemble de cinq objets translucides que l’artiste a eu l’opportunité de créer avec des souffleurs de verre dans le cadre d’une résidence d’artiste au Mexique. Par leur aspect, ces sphères munies de petites ouvertures rappellent l’imagerie cellulaire. —Suspendus dans l’espace d’exposition, les objets se déploient grâce à de longs tubes transparents connectés aux cinq « noyaux » de verre. Chaque objet est doté de diodes électroluminescentes et d’un ventilateur, le tout étant relié à un ensemble de capteurs et de dispositifs électroniques programmables. Selon les informations captées, on perçoit un froissement, une variation dans le flux lumineux.
Réseau témoigne de l’intérêt que porte l’artiste à diverses disciplines dont l’architecture réactive et la biologie, mais aussi de l’attention qu’elle accorde au choix et au travail des matériaux. En même temps, Rosalie D. Gagné fait écho au biomimétisme, une approche du développement technologique qui s’inspire des êtres vivants et de leurs écosystèmes.
Brouillant les frontières entre artificiel et vivant, l’interactivité permet de développer l’expérience de Réseau dans le temps. Les échanges action/réaction entre le spectateur et l’installation modulent la perception de l’œuvre et de l’espace qu’elle occupe. Pour découvrir comment un amalgame de verre et d’électronique parvient à prendre vie grâce à une intrigante mécanique, une visite à la galerie s’impose.
— Mathieu Ménard pour la galerie B-312
L’expression réseau enchanté est une traduction libre qui réfère à la métaphore : « Enchanted loom », employée par le neuroscientifique Charles S. Sherrington pour décrire l’activité du cerveau au réveil : « Des points de lumière signalent l’activité des cellules nerveuses et de leurs connexions. Pendant le sommeil profond, seules quelques petites régions du cerveau brillent, donnant à l’organe l’apparence d’un ciel de nuit étoilé. Mais au réveil, de multiples scintillements éphémères envahissent le cerveau; comme si la Voie lactée avait entamé une sorte de danse cosmique. Tout à coup, la masse cérébrale se transforme en métier à tisser enchanté que des millions de navettes traversent à grande vitesse, tissant des motifs signifiants, mais éphémères, qui s’évanouissent aussitôt ; une harmonie changeante de scintillements. »
— Charles S. Sherrington, 1942, Man on his nature
Dimensions variables, approximativement : 250 x 300 x 300 cm
Verre, polythène, ventilateurs, microcontrôleur, capteur de présence infrarouge et réflecteurs RGB
Design électronique et programmation : Samuel St-Aubin
Photos : Victor Giron
LIENS