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Morphoses

Neuberger Museum, Purchase, New-York, 2024
Musee d'art de Joliette, Joliette, Québec, 2025

« En explorant les qualités esthétiques spatiales et temporelles des comportements adaptatifs, le projet invite ainsi à repenser la nature de l’intelligence artificielle, non comme une force utilitaire ou menaçante, mais comme un processus fragile, évolutif et poétique, ouvrant de nouvelles voies pour la recherche-création.»

— Sofian Audry

Dimensions variables, approximativement : 250 x 800 x 300 cm

Agents autonomes,  lumières del,  silicone et algorithmes d’apprentissage machine

Électromécanique : Pierre Gaudet & Martin Peach

Programmation : Etienne Monténégro, Hugo Scruto & Maxime Damecour

Moulage : Rémy Couture & Andrée Anne Carrier

Photos : Rosalie D. Gagné & Léa Martin

 

Ce projet a été créé en collaboration avec l’artiste Sofian Audry, formé à la programmation et à l’apprentissage machine. Ce projet ouvert explore les frontières entre la vie artificielle et biologique à travers l’étude du comportement des machines. Il met en scène des robots sphériques recouverts de silicone — que les artistes décrivent comme une « peau » — à travers laquelle on peut distinguer une sorte d’estomac composé de moteurs. Ces moteurs émettent différentes couleurs de lumière et des tonalités lorsque le robot commence à se déplacer ou à « exister ».

Ces robots sphériques — ou « créatures », comme les appellent Gagné et Audry — évoquent des formes de vie marine des profondeurs qui brillent dans l’obscurité. Ils s’inspirent librement des dessins du naturaliste allemand du XIXe siècle Ernst Haeckel.

Les artistes insistent sur le fait que leurs créatures ne sont pas programmées pour exécuter des tâches spécifiques, mais qu’elles reçoivent des objectifs simples. Elles sont récompensées positivement (par une couleur) lorsque l’action qu’elles entreprennent les rapproche de leur objectif. Les différents choix possibles mènent à des scénarios variés. Comme la durée de vie des créatures est courte (elles nécessitent constamment des redémarrages et des recharges), le spectateur les voit évoluer, hésiter, et apprendre des choses très basiques comme se déplacer, rester immobile, bouger ensemble ou rouler à part.

Pendant que ces mots sont projetés sur le mur en face du spectateur, un moniteur placé sur le côté de la pièce affiche des lignes indiquant les récompenses ou les « punitions » attribuées à chaque Morphose.

Les artistes admettent que, une fois les robots activés, ils sont livrés à eux-mêmes, et que tout peut arriver. Il ne reste plus qu’à observer. Pour Audry, il ne fait aucun doute que ces créatures sont vivantes. À la grande joie des visiteurs, ces œuvres restent néanmoins merveilleuses par leur attrait esthétique et leur capacité à susciter de l’empathie.

— Patrice Giasson commissaire

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