Corps transmutés
Casa del tiempo, Mexico 2002
Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, Montréal 2004
« Il y a une nuance hasardeuse dans les figures abstraites de Corps transmutés, qui se traduit en un jeu de perceptions. Répulsion, fascination, familiarité, sensualité, étrangeté, sont quelques-unes des émotions que suscitent les sculptures.»
— Estrella Olvera
C’est à Mexico, à l’École Nationale des Beaux-Arts, soutenue par le Professeur Jesús Mayagoitia, que Rosalie D. Gagné a commencé à intégrer le verre soufflé à son travail sculptural.
Sans remplacer le métal, les résines et les plastiques apparaissent dans son œuvre; comme une pierre philosophale, cette nouvelle matière a suscité chez la sculptrice le développement d’un projet qui dès le départ avait des nuances similaires à celles d’une expérience de laboratoire, où elle mettrait en jeu ses propres préoccupations puis celles du spectateur.
Elle a découvert les qualités plastiques du verre soufflé, capable de capturer ou de figer la mémoire d’un instant : « Alors que la matière se cristallise, c’est comme si vous congeliez un cri sous l’impulsion du souffle. » Incrusté dans des structures de métal et des objets du quotidien tels qu’un moulin à viande et autres objets archétypaux, le verre soufflé se déploie; la structure dirigeant la naissance des formes que prend cette matière. En contemplant les figures, le spectateur pourra éprouver une certaine familiarité, mais en même temps, ressentir de l’étrangeté devant le résultat méconnaissable de la pièce.
Gagné propose ces Corps transmutés – comme métaphore de l’humain. Des êtres transformés en souffles, instants de vie ? Des corps mis en pièces dont les contours délimitent leur expansion, dans lesquels un monde interne s’étend ? Quoi, qui, fixe Les limites de la matière et des flux ?
Il y a une nuance hasardeuse dans les figures abstraites de Corps transmutés, qui se traduit en un jeu de perceptions. Répulsion, fascination, familiarité, sensualité, étrangeté, sont quelques-unes des réactions que suscitent les sculptures de ce corpus.
— Traduction libre d’un extrait de l’article d’Estrella Olvera : « La vida contenida en un soplo de arte » EscapArte, UAM, Mexico, avril 2002
Photos : Rosalie D. Gagné